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« Une expérience artistique n'est peut être pas suffisante, mais elle peut déclencher un doute chez un adolescent aux idées encore un peu vacillantes. »

Au sein du magazine Nectar, revue indépendante proposant une réflexion et une analyse des enjeux culturels. Un entretien avec Boris CYRULNIK : résilience et art a été réaliser par … De par sa dynamique semestrielle, internationale et plurielle. Cette revue interroge la place de la culture à l'air du numérique, la transmission et transition culturelle entre les générations, les nouvelles pratiques, les identités et les innovations.

Focus sur cet entretien  & lien avec l'ESC:

Boris CYRULNIK, grand neuropsychiatre français connu principalement pour la diffusion du concept de résilience. La résilience, c'est quoi ? C'est la capacité de remaniement d'un traumatisme. Un patient atteint d'un trouble psycho-traumatique revivra mentalement en permanence l’événement traumatisant. Boris C, met l'accent sur la représentation de cet événement et l'associe à l'aspect théâtral « la liberté de remanier non pas le coup en lui même (événement traumatisant) mais sa représentation, l'idée que notre cerveau se fait du coup qu'on a reçu. Et le mot représentation je le propose au sens théâtral du terme. » Il ajoute « la représentation permet de métamorphoser en production artistique une blessure qui a été réelle. » Certains arrivent grâce à la pratique artistique de l’écriture, une mise en scène, un jeu théâtral,… de mettre à distance le réel et cela favorise le remaniement.

Pour lui l'éducation artistique est profitable à tous, « le recours à des œuvres artistiques est un premier pas vers une réflexion démocratique », l'éducation artistique apporte une ouverture d'esprit qui nous permet de mieux appréhender l'Autre.

En éducation socioculturelle, l'éducation artistique est l'une des trois composantes de la formation des apprenants, elle vise à développer l'éveil à soi, aux autres et au monde. Faire des apprenants des citoyens sensibles et critiques, échanges créativité, respect de la différence (pensée divergente). Cela fait écho au propos de Boris C. grâce aux œuvres (films, pièces, livres,..) présenté aux jeunes on peut faire émerger un doute « je peux être pris d'un doute, moi adolescent avec mes idées encore un peu vacillantes, si je vois un film qui me raconte une autre histoire que celle que je connais, si j'entends s'exprimer d'autres manières de penser. Ce n'est pas gagné, mais en tout cas j'ai un doute, je suis traversé par une question. »

Comment se fait il que les enfants soient curieux d'apprendre alors que pour certain ce concept disparaît aux portes de l'école ? Cet ouvrage s’intéresse et tente de comprendre, d'appréhender pourquoi et comment l'école peut devenir un lieu synonyme d'anxiété et d'échec.

A travers les données des neurosciences affectives et sociales l'auteur apporte une réflexion sur l'éducation. En effet de nombreux éléments sont impliqués au sein d'une classe. Premièrement la qualité de la relation enseignant-élève est déterminante. “Le métier d'enseignant demande des compétences multiples. Encore une fois il n'y a pas d'opposition entre le souhait de diffuser des savoirs et celui d'aider l'enfant ou l'adolescent à construire sa personnalité, à réfléchir à ce qu'il est et à ses relation avec les autres, et à évoluer dans un environnement à la fois apaisé et stimulant”. Ici, l'auteur appuie son discours avec des références de Carl Roger, des découvertes scientifiques en neurosciences sur le rôles des émotions et le développement du cerveau, des concepts majeurs comme la résilience, les conditions optimales pour l'apprentissage…. Dans un deuxième temps on s’intéresse à la place des émotions au sein de l'école (travaux de Rogers, Damasio) l'attitude empathique et encourageante de l'enseignant permet aux jeunes de contrôler leurs émotions. Les émotions ne peuvent pas se séparer de l'être humain, il est important de les connaître, les identifier puisqu'elles permettent la connaissance et la conscience de soi (intelligence émotionnelle). Par la suite, d'autres points essentiels sont abordés dans cet ouvrage comme l'empathie et la bienveillance, les compétences socio-émotionnelles, la communication non-violente, comment transmettre ces compétences, les effets positifs liés à ce type de relation sur le cerveau des jeunes apprenants, le cerveau de l'adolescent face au stress…

Avis personnel:

Ce recueil rédigé par un pédopsychiatre est très riches pour l'enseignant,puisqu'il aborde la qualité de la relation enseignants élèves et ses conséquences. Ce livre est rempli de travaux scientifiques, d'outils, d'études et d'analyses sur les effets d'une relation de qualité.

Lien avec l'ESC:

L'éducation socio-culturelle vise à développer l'expression personnelle de l'élève, se préparer à sa vie d'adulte en développement ses capacités de création, et son ouverture à la vie sociale. De la 4ème aux enseignements scientifiques, professionnels, technologiques et supérieurs, la composante “communication humaine” est présente dans les programmes de formation, développer son expression personnelle, s'adapter à des situations de communication spécifique,améliorer ses relations de communication sociale et professionnelle sont autant d'éléments qui vont être travailler avec les élèves. Pour aborder la communication humaine, il est nécessaire de commencer par s'interroger sur celle que l'on met en place dans la relation enseignant-élèves.

Dans cet ouvrage nous trouvons comme point de départ le tableau synthétique des grandes périodes et dates clés de l'éducation socioculturelle dont voici un extrait: Clique

Tout au long de ce livre les périodes seront illustrées par le récit de l'auteur lorsqu'il était professeur d'ESC de 1971 à 1989 puis comme inspecteur pédagogique chargé de l'éducation socioculturelle 1990 à 2008. Le récit est rythmé par neuf périodes soulignant les évolutions du métier de professeur d'éducation socioculturelle, influencées par les institution, par des dynamiques de spécialisation, des besoins de reconnaissance et d'efficacité,des questionnements sur l'inadéquation de l'animation surtout dans les années 60-70.

À chacune des périodes le tableau propose un modèle dominant sensible aux évolutions de la société et de la place de la culture, de l'animation, et de l'éducation en France. “Il faut avoir les pieds bien sur terre pour faire ce métier de professeur d'éducation socioculturelle. Au plus près des réalités du monde et des milieux environnants, il ne faut pas avoir peur de marcher ferme, avec une bonne boussole et la tête sur les épaules…” Jean-Pierre Menu.

Cette ouvrage illustre l'histoire de l'éducation socioculturelle, nous éclaire sur les enjeux éducatifs dans les domaines de l'éducation à l'environnement social et culturel, de l'éducation artistique et de l'éducation à la communication humaine, à l'autonomie, à la coopération. Egalement, l'auteur aborde les dérives possibles de certains dispositifs comme l'animation, le contact avec l'artiste (par exemple artiste au centre du projet, professeur simple gestionnaire de projet)…