Pendant la scolarité

Globalement, dans mon lycée de stage, l'ESC est vécu comme un cours où l'on ne fait pas grand chose, qui ne sert pas à grand chose et où personne n'écoute en classe. Se pose la question de ce qu'est un bon prof dans la bouche d'une élève interrogée… D'autres signalent que les méthodes choisies et le niveau des contenus n'est pas adapté… Par rapport à l'Alesa, une élève me signale que la cotisation à 15€ a été un frein pour elle qui a du faire des choix en début d'année. Elle aimerait avoir des propositions d'animations entre 19 et 20h. Cela dit, lors d'une sortie visite du théâtre local, un élève qui me disait juste avant que c'était encore un truc qui servait à rien se retrouve à vouloir devenir cintrier dès lors qu'il se retrouve à manipuler, à faire. Cette dimension du faire est aussi revenue dans la bouche de mon tuteur qui déplorait le manque d'espaces adaptés pour permettre aux élèves d'être dans l'action, chose qui leur convient beaucoup plus que la réception passive d'enseignements. On retombe là sur nos pattes par rapport à la pédagogie active et la méthodologie de projet qui semblent pouvoir être des clefs pour faciliter l'accès à la discipline. Reste ensuite la question de la légitimité qui est un travail de longue halène.

Après la scolarité

L'ancien élève de Bac Pro CGEA que j'ai rencontré, qui a repris l'exploitation agricole ovine familiale juste après sa formation comprend aujourd'hui l'importance de l'ESC pour savoir communiquer dans toutes les instances auxquelles on a affaire quand on est agriculteur : « Tout le métier se passe là aujourd'hui, dans les chambres d'agriculture. » Il me dit aussi : « Pour l'ESC, il faudrait rendre les cours intéressants. » Autrement dit, partir de leurs univers plutôt que vouloir coûte que coûte les intéresser à autre chose. D'autres témoignages variés glanés au gré de soirées où, annonçant mon projet professionnel, je rencontrais étonnament de nombreux anciens élèves de l'EA : certains disaient que l'ESC ne sert à rien, certains avaient même oublié l'existance de cette discipline et de nombreux autres y voyaient une matière où ils se sont éclatés et où ils ont appris « des tas de choses fort utiles pour la vie ». Globalement, ces derniers sont pour certains complètement sortis du monde agricole et ont bifurqués vers des projets professionnels multiples comme l'éco-construction, le sport…

Culturelles Ce que j'ai pu percevoir lors de mon stage c'est que les élèves les plus à l'aise en ESC et avec l'enseignant et moi-même sont ceux émanant de cultures familiales curieuses et ouvertes sur le monde. Relationnelles Ce qui ressort aussi beaucoup est l'impact de la qualité relationnelle développée par l'enseignant avec les élèves en cours et de son degré d'implication dans la vie du lycée (animations, Alesa, sorties, projets..).

Pour conclure, je dirais donc qu'heureusement ma route a été ponctuée de rencontres de personnes ayant un bon souvenir de l'ESC car le vécu de mon stage est loin d'avoir été stimulant d'où l'importance de bien choisir son lieu de stage, même en 1ère année !