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L'industrialisation des biens symboliques,

les industries créatives en regard des industries culturelles

Un essai universitaire de Philippe Bouquillion (université Paris-Nord[LabSic]), Bernard Miège (université Grenoble Alpes [Gresec]) et Pierre Moeglin (Université Paris-Nord [LabSic]), tous trois professeurs de sciences de l'information et de la communication, éd. Presses Universitaires de Grenoble (30 mai 2013), collection Communication, Médias et société, 252 pages

Collection dirigée par Bernard Miège, Pierre Moeglis et Isabelle Palliart

La question qui traverse tout le livre est celle des rapports complexes entre les filières traditionnelles des industries culturelles et les nouveaux domaines et territoires de la créativité : rapports d’inclusion, de continuité, de rapprochement ou de juxtaposition. Une réflexion essentielle pour comprendre les spécificités du processus d’industrialisation des biens symboliques et celles des industries créatives.

Pour échapper à la scission “industries culturelles versus “industries créatives” trop réductrice, les auteurs proposent la notion de “biens symboliques” définis par un fort coefficient d'imaginaire véhiculé, un profit symbolique promis au consommateur et une chaîne de production entièrement pensée à travers cette dimension symbolique.

Enfin, des critères d'analyse des industries culturelles sont proposés et des pistes d'identification d’une nouvelle économie politique des biens symboliques.

Biographie des auteurs

Philippe Bouquillion (université Paris-Nord[LabSic]), Bernard Miège (université Grenoble Alpes [Gresec]) et Pierre Moeglin (Université Paris-Nord [LabSic])sont tous trois professeurs de sciences de l'information et de la communication. Auteurs de nombreux travaux entrant dans le cadre de l'économie politique (critique) de la communication, et portant sur les industries culturelles et le développement des Tic, ils conduisent depuis 4 ans des recherches sur les industries créatives dont cet ouvrage est issu.

Un ouvrage épuisant : phrases de 3km, méthodologie très universitaire… Mais bon ce sont des auteurs de référence sur les industries culturelles qui ne sont cependant pas dans la biblio du concours d'ESC !

En synthèse :

  • la notion d'industries culturelles évolue avec l'apparition d'un nouveau terme d'industries créatives
  • celles-ci recombinent les industries de la culture (musique enregistrée, livre et presse, audiovisuel et cinéma, jeux vidéos)avec les industries de la communication, les activités créatives de type artisanal (artisanat d’art, mode), le design…
  • superpositions et hybridations entre la figure de l’artiste et celle de l’entrepreneur (normes industrielles et activités créatrices sont inséparables, le créateur a le souci de la réceptivité de son oeuvre)
  • intensification des logiques d’industrialisation des processus de conception, production et diffusion des produits culturels
  • intégration et revendication par de plus en plus de secteurs industrialisés d’une dimension créative, proche des produits culturels - la créativité est devenue une valeur avec une portée commerciale.
  • on a donc d'un côté une industrialisation de la culture et de l'autre une “culturisation” de l’industrie
  • La “culturalisation » de l’industrie c'est l’extension des logiques de fonctionnement des industries culturelles vers d’autres secteurs industriels. Elle se traduit par « l’adoption par les nouvelles activités industrielles de stratégies de prise de risque, d’intégration des comportements des usagers dans la conception des produits, de modes de gestion des aléas adaptés à des environnements incertains et dans lesquels joue à plein la surdétermination des valeurs d’usage et d’échange par des valeurs symboliques ».
  • complexification des modes de production et de commercialisation des produits culturels. Au binôme initial « modèle éditorial/modèle du flot » se sont ajoutés les modèles du club, du compteur, du courtage informationnel
  • profond bouleversement des industries culturelles avec l’émergence et l’accès à une position dominante des Big Four. Ce qui prime aujourd'hui n'est plus la production, l’édition ou la distribution mais bien l’intermédiation.
  • la progression des Big Four désolidarise la production de valeur de la production de contenus culturels et constitue un symptôme de plus de la financiarisation du secteur.

Quelques notions intéressantes :

  • Auparavant la production artistique était protégée par le mécénat et les commandes publiques auxquelles elle répondait, aujourd'hui elle évolue dans une plus grande liberté mais avec une diffusion fragilisée par la nouvelle donne du marché.
  • On observe une montée en puissance de l'immatériel dans ce qui donne de la valeur à un bien culturel (marque, logo…)

Pour en feuilleter quelques pages du livre, rendez-vous sur le site des Presses Universitaires de Grenoble : http://www.pug.fr/produit/1104/9782706118043/Lindustrialisation%20des%20biens%20symboliques

Pour lire l'article de David Vandiedonck, « Philippe Bouquillion, Bernard Miège et Pierre Moeglin : L’industrialisation des biens symboliques : les industries créatives en regard des industries culturelles », Études de communication [En ligne], 41 | 2013, mis en ligne le 11 février 2014, consulté le 12 octobre 2017, dont je me suis inspirée, c'est par ici : http://edc.revues.org/5372

Pour découvrir les autres ouvrages de cette collection Communication, Médias et société, c'est par là : http://www.pug.fr/collection/5/Communication%20medias%20et%20societes

esc/fables_ameres.1514926977.txt.gz · Dernière modification : 2018/01/02 21:02 de eguilloton