Outils pour utilisateurs

Outils du site


esc:a_propos_des_pratiques_des_jeunes

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentesRévision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
esc:a_propos_des_pratiques_des_jeunes [2020/06/04 08:48] slejasesc:a_propos_des_pratiques_des_jeunes [2023/01/06 11:39] (Version actuelle) – Remove page via multiORPHANS jbpuel
Ligne 1: Ligne 1:
-<WRAP center round box 60%> 
-Adolescence, créativité et transformation de Soi 
-Baptiste Barbot et Todd Lubart 
-Dans Enfance 2012/3 (N° 3), pages 299 à 312 
- 
-{{:esc:enf1_123_l204.jpg?200|}} 
- 
- 
- 
- 
-Cet article apporte des éléments sur le processus de créativité en s'appuyant sur différentes études. Il apporte des arguments scientifique sur les bienfaits du développement de la créativité, notamment pour les adolescents. J'avoue avoir été un peu perdu par moment en le lisant, mais la dernière partie insiste sur la nécessité de proposer des ateliers qui stimulent la créativité chez les adolescents. J'en ai retenu une idée qui fait écho au rôle que peut exercer tout professionnel qui travaille avec les jeunes: 
-La créativité permet d'exprimer un stress, un changement, un bouleversement par un canal positif qui impactera positivement l'image de soi, l'estime de soi et la construction de l'identité. 
-Les adolescents, de part les transformations qu'ils traversent, sont sujets à ce genre de stress. Sans canal approprié, il y a un risque qu'ils versent vers des comportements plus négatifs (violence, agressivité, renfermement). La pratique d'une activité créative peut contribuer à libérer, émanciper. 
- 
-L'article se termine par un programme développé par SKipper en 1969, où on retrouve clairement la pédagogie de l'éducation socioculturelle, notamment pour le domaine de l'éducation artistique. Pratiquer, rencontrer des artistes, des œuvres, discuter, débattre, apprendre. 50 ans après, j'ai l'impression que cette feuille de route n'a pas pris une ride.  
-</WRAP> 
- 
- 
-<WRAP center round box 60%> 
- 
-Les jeunes : 
- 
-J'ai vais pouvoir partager des réflexions en m'appuyant sur mon expérience d'animateur d'un espace jeunes. La structure d'accueil est située à Cajarc, dans le Lot. C'est un territoire rurale classé ZRR (zone de revitalisation rurale). 
- 
- 
-Ce que j'ai pu observer : 
-Les problématiques de mobilité. En dehors du temps scolaires et donc des transports scolaires qui y sont associés, les jeunes sont dépendants de leur parents pour se déplacer sur leur territoire. Certains ont leur propre moyens de déplacement (scooter, moto, vélo), d'autres ne peuvent compter que sur leur pieds. L'espace jeunes que j'animais s'adressait aux jeunes de tout le collège (20km à la ronde), mais c'est bien les jeunes de Cajarc même et des villages voisins qui pouvaient profiter de la structure. Il y avait donc une inégalité d'accès du à la localisation des familles sur le territoire. 
-Certains jeunes pouvaient s'affranchir de la distance à condition d'être motorisé. Or une deuxième inégalité venait s'ajouter à la première. Les jeunes motorisés étaient à 90% des garçons.  
- 
-L'accès aux loisirs pendant les temps libre n'est pas accessible de manière égale. 
- 
- 
-Pour aller à l'encontre de ce problème de mobilité réccurant sur notre territoire, et pour permettre à tous les jeunes de participer à des activités éducatives (garçons, filles, cajarcois, hors-cajarcois), nous avons investis le collège sur la pause méridienne. Cela permettait de s'adresser à tous, de faire émerger depuis ce lieu des actions collectives et de prendre directement en compte le souci de la mobilité. 
-Une fois engagés dans un projet, l'adhésion au groupe, au projet permet de dépasser des problématiques. un covoiturage entre parents peut s'organiser ou un transport avec un minibus. Toutefois, ces solutions restent ponctuelles, et dépendantes d'un projet, une action. L'envie de se voir pour se voir, pour passer du temps ensemble ne suffit pas et après le projet, la distance reprend ses droits. 
- 
-La mobilité est une problématique récurrente, même pour les jeunes qui fréquentaient le local jeunes. Nous avons à disposition un mini-bus, et il est facile d'organiser un transport pour se déplacer sur un autre territoire. Toutefois, cette démarche était coûteuse pour les jeunes qui préféraient se contenter de leur cocon. Nous avions un rdv hebdomadaire pour faire du futsal. Il est arrivé d'inviter d'autres espaces jeunes à nous rejoindre pour cette activité. Les jeunes appréciaient accueillir, et jouer avec d'autres. Toutefois, lorsqu'ils ont été invité à pratiquer cette même activité par une structure voisine, l'activité n'a pas pu se réaliser. Or nous avions tout pour nous déplacer en terme de moyens. Il existe d'autres freins à la mobilité. 
- 
-Se déplacer, demande un engagement, une heure de départ, d'arrivée, il y a des formalités à respecter. Or si le futsal à Cajarc par son aspect informel permettait à un grand nombre de jeunes de participer à l'activité, un futsal à Capdenac par son côté formel réduisait à 0 le nombre de participant.  
- 
-La participation, l'engagement, la projection. Ces concept sont au cœur de l'animation jeunesse quand le public concerné à l'air de n'y prêté aucune attention. Elles m'ont guidé pendant toute mon travail auprès du public. J'essayais de trouver un équilibre entre des propositions que je faisais et transformer des idées des jeunes en actions concrètes, en réalisations. J'étais à l'affut de chaque idée, chaque envie et en m'appuyant sur la grammaire, je m'efforçais de transformer le conditionnel en futur, puis en futur proche. L'idée d'un groupe :"On pourrait aller à un concert" se transformait en "on pourra aller à un concert" puis en "on va aller à un concert" 
-Les jeunes sont friands de conditionnel, ils s'inventent des possibles, des scénarios, des rêves et grâce à l'utilisation de ce temps, ils limitent les risques, qui peuvent prendre pleins de teintes :la déception , l'échec, la peur. Tout le travail consistait à mettre en confiance. En confiance, les jeunes sont capables, ils peuvent réaliser, se réaliser. 
- 
-Pour ce faire l'animateur doit accepter le tempo du groupe, leur culture avec qui il travaille. Pour avancer chacun des deux parties doit y trouver son compte. Aussi l'animateur ne doit pas perdre de vue que ce qui compte c'est le cheminement et non le résultat. C'est dans la conception, la préparation que les jeunes agissent, apprennent; la réalisation, l'aboutissement est plus un temps de valorisation. 
-Je me souviens d'une expérience avec un groupe de jeunes qui venaient tous les vendredis soir au local jeunes. J'avais ma casquette d'animateur et je voulais projeter, engager, participer, impliquer. Mais de leur côté, ils étaient surexités, ils s'exprimaient en faisant des bruits de moto, on aurait dit des enfants de maternelles, bref, je devais réduire à regret mes objectifs. Puis, un jour nous avons envisagé de nous voir un samedi matin autour d'un petit déjeuner. J'ai eu l'impression que le groupe avait changé dans la nuit. Ils étaient calmes, attentifs, ils s'exprimaient avec des mots, des phrases. Ils étaient disponibles. J'ai compris alors qu'il ne faut pas oublier de prendre en compte les besoins des jeunes et que le vendredi soir, après une semaine d'école, ils ont juste besoin de décompresser. Ce n'est pas le moment de parler de projets, de réunions,...Résultat, après un an de réunion le samedi matin autour d'un petit déjeuner, ce groupe a organisé la première course de caisse à savon dans le Lot ! 
- 
- 
-Je me rappelle d'un projet caisse à savon. Il a début par une bêtise qu'un des jeunes qui fréquentait le local s'amusait à faire derrière mon dos. Il prenait une palette munies de roues et s'amusait à descendre une petite pente.  
- 
- 
-J'aime à penser qu'en tant qu'enseignant socioculurel, je pourrais mettre à contribution le temps d'animation pour accompagner les jeunes dans la réalisation de projet qui leur tiennent à coeur. 
- 
- 
- 
-</WRAP> 
  
esc/a_propos_des_pratiques_des_jeunes.1591260514.txt.gz · Dernière modification : 2020/06/04 08:48 de slejas